Notre amis Georges Hulmann décédé en
juillet 2017 était un fervent contributeur pour les
articles de notre gazette. Voici son denier article
inachevé que je me suis efforcé avec Hans de terminer en
gardant l’esprit que Georges voulait y mettre.
Maintenant la parole est à Georges !!
Au rassemblement Gnome & Rhône 2017 en Lorraine nous
avons demandé à nos amis d’étrangers quelle est leurs
motivation pour participer.
Hans et Thomas ne sont pas cités sur cet article car
leur cas particulier a déjà été évoqué dans une gazette
précédente.
Voilà leurs réponses :
Les Allemands :
Beppo Gross : Je suis ici avec mes amis Allemand
Carsten Fuchs, Ludwig Müller, Bernd Thome, Hans Jürgen
Huse « Hans ». Malheureusement notre ami Manfred Nieren
« Manni » ne peut pas participer à cause d’une opération
d’un oeil.
J’ai participé au rassemblement à Gérardmer et ça
m’avait beaucoup plu.
L’ambiance est toujours formidable, l’amitié est
partout, il n’y a pas d’importance si on parle Français
ou pas.
Comme logement j’utilise mon camping-car. J’ai beaucoup
de plaisir avec les motos ancienne. Je posséde
différentes motos françaises, malheureusement ma Terrot
500 ccm, ne fonctionne plus. J’ai décidé de rouler avec
ma Nimbus et à ma Panther 100SS, 1934.

Bernd Thome : Beppo m’a demandé si je veux
participer au rassemblement, La date était idéale pour
moi, de plus ce n’est pas loin de chez moi (environ 100
km). J’ai participé avec ma René Gillet G de 1934 et à
ma Panther M120, 650 ccm de 1959.
Le résultat pour moi : Tout était fantastique !
L’organisation était formidable, les routes étaient
parfaites pour nos vieux engins et en plus la gestion du
temps était parfaite ! L’emplacement de camping était
impeccable et il a fait beau temps ! Qu’est-ce qu’on
veut plus ?
Ludwig Müller « Riemen »: Beppo m’a demandé si je
voulais participer, Il m’a parlé du rassemblement de
Gérardmer et évoqué ses bons souvenirs. Il a eu raison !
Ici c’était parfait ! J’ai roulé sur ma Panther M100
avec sur le tan-sad ma copine Gabi.
Gabi Geier : Je suis l’amie de Ludwig,
c’était la première fois que j’étais dans ce groupe de
motard, en plus j’étais en congé. L’organisation était
super, il fait beau temps, la région est très belle,
plus jolie que notre région la Sarre qui est déjà très
belle. J’ai vu des cigognes et leurs 2 enfants dans le
nid! C’était impressionnant.
Je suis très contente que j’ai dit à mon ami Ludwig : «
Oui je voudrais encore participer avec toi ! ». Mais les
vieilles motos sont inconfortables.
Bien sûr je voudrais participer la prochaine fois avec
Ludwig !
Hans Tewes : J’aime beaucoup des vielles motos,
l’atmosphère et les amis motards. En plus ce n’étais pas
loin de ma maison. Le rassemblement était une surprise
très agréable pour moi. Tout été bien organisé, les
routes sont parfaites pour rouler à moto. Je n’ai eu
aucun problème.. J’ai roulé avec ma CEMEC.
Carsten Fuchs :
Je suis membre de l’amicale Gnome Rhône depuis
longtemps. Depuis 2005 je participe aux rallyes. Je
connais beaucoup de participants et je me sent bien.
J’aime le savoir vivre en France. La communauté des
membres de l’amicale des motos Gnome Rhône. J’assure que
je participerai à la prochaine fois avec une moto Gnome
Rhône ! Cette fois j’ai utilisé ma Norton.
Mais personnellement je voudrais bien ajouter que la
cerise sur le gâteau c’est que Kerstin participe avec
moi !
Kerstin Arweiler :
J’aime tout ici : L’ambiance, l’amitié les motos,
l’environnement et bien sûr Carsten! L’organisation
étais bien faite. Merci à Lilly, Monique, Serge, Nicolas
et Benoît !

Stefan Dietrich et Karin Gauer: Comme nous aimons
bien les motos et surtout les anciennes motos, nous
avons pu prendre connaissance de la belle ancienne
histoire de Gnome& Rhône pour la première fois en 2011.
Donc la fascination et l’intérêt sur ce nom déposé-
d’ancienne moto de France, nous a conduit à participer à
une réunion de Gnome & Rhone, dont des amis nous avait
raconté en 2016 (Hans Jürgen Huse et Serge Kottmann).
Le 25.05.17 ma femme et moi nous sommes venus à Langatte
avec notre NIMBUS de 1950 (Danmark fabrication Fiskar &
Nilsen), 4 cylindre 750 ccm, bien restauré de mes
propre mains pour participer à la réunion.Pendant ces
trois jours nous avons pu prendre connaissance de
l’amitié des participants amis de Gnome & Rhône et ont
fait des jolis balades avec un merveilleuse temps, avec
un peu plus que 40 motos, dans la belle région autour du
lac.
L’organisation était impeccable. Pour les pauses il y
avait toujours des belles choses pour l’estomac et c’est
sûr que les machines ont bien notés que leurs
conducteurs étaient un peu plus lourd qu’avant.
J’étais très surpris du bon état de la plus ancienne
Gnome & Rhône la type C qui était de l’année 1926 le
propriétaire et sa femme viennent des pays bas.
Ma femme Karin et moi nous vous remercions de tout notre
cœur pour l’impeccable organisation et l’agréable
séjour, ainsi que le fructueux échange avec tous les
participants de la réunion Gnome & Rhône de cette année
2017.Nous allons essayer de pouvoir participer encore
une fois dans la prochaine année au Mont Ventoux (à
condition que se soit faisable de notre part).
Les Bataves
Jos Besselink : J’ai roulé avec ma Gnome Rhône C.
Naturellement ma femme Wilhelmine était sûr le tan-sad.
Le rassemblement en Lorraine c’est mon quatrième
rassemblement de Gnome Rhône .
La premiere fois que j’ai participé c’était en 1996, ma
fille m’avait accompagnée. 1998 j’ai participé avec ma
deuxième fille et en 2014 j’ai roulé avec ma femme sûr
le tan-sad. Ma « C « était toujours la plus vieille
moto, mais ce n’est pas facile à conduire cette moto.
Les freins ne sont pas efficaces et avec deux personnes
c’est quelquefois un challenge de freiner. Rouler à la
fin de la queue des motos c’est désagréable pour moi, il
y a un effet comme un accordéon. On faut accélérer pour
ne pas perdre les autres et freiner souvent fort s’ils
freinent.
Ici en Lorraine j’ai était très content. L’enivrement
était beau, l’organisation était formidable et
l’ambiance et l’amitié était excellent. Le seul
difficulté, c’est ma santé qui me fait des soucis.

Wilhelmine Besselink : En Lorraine j’aime bien
l’environnement : Les lacs, les forêts et les petites
routes. Mais je devais faire attention ! Jos roule bien
et je devais bien me tient sûr mon tan-sad ! De temps en
temps c’est moi qui devait démarrer la C de Jos et il
faut avoir une bonne condition !
Je voudrais bien participé aux futurs rassemblements
Gnome Rhône avec Jos si la distance n’est pas trop loin
pour nous.
Jos remarque qu’il est membre de l’Amicale de 30 ans
mais dans les derniers années ils n’a pas reçu la
gazette !
Les Espagnols :
Madame Lucrecia Royo et Juan Miguel Sernga :La
première fois nous avons participé au rallye « Port le
Bou ». Depuis ce rassemblement nous avons toujours
participé sauf une fois. Chaque année il y a eu de la
pluie. En Lorraine c’était une exception ! Que de
soleil ! Cette année nous avons roulé avec notre BMW R50
avec un side-car. L’environnement et l’organisation
étaient impeccables !
Nous aimons l’ambiance des rassemblements.
Maria Theresa Pujol : J’aime la France et j’aime
les rassemblements parce que chaque fois je peux faire
la connaissance d’une autre région de la France. J’aime
accompagner mon mari.
Antonio Saura: J’aime l’ambiance et rouler à
moto. Comme ma femme je profite aussi de faire la
connaissance de différentes régions de la France. Ici en
Lorraine l’organisation était très bien et le terrain
était idéal pour nos motos.
J’ai roulé avec ma Sanglas 400ccm de 1977.
Nota : Pour aller au rassemblement en Lorraine nos amis
d’Espagne ont fait le voyage en trois étapes à cause de
la distance !
Interview fait par Hans qui aime la France, les motos et
la grande famille qui se trouve autour des Gnome Rhône !
Retour au sommaire
|
SEYMOUR NORTON
SMITH, UN « SPORTMAN » CALAISIEN
par Guy LEMAIRE
Sur le site des 2 Caps, une stèle insolite et
méconnue
C'est lors d'une promenade, au début des années 1960,
que je découvre une petite stèle abandonnée aux ronces
et mauvaises herbes sur le bord de la route, celle de la
« Corniche de la Côte d'Opale » qui va de Calais à
Boulogne-sur-Mer, anciennement dénommée Nationale 40, à
deux pas du magnifique site du Cap Blanc-Nez, située sur
la commune de Sangatte, en haut de la côte ou se trouve
le monument dédié à l'aviateur Hubert Latham. Je n'en
retenais que ses lignes dépouillées et même un peu
austères qui me firent penser à un monument funéraire.
Des lettres en mosaïque de couleur orangée sur fond
bleu, quatre mystérieuses majuscules : « M.C.N.F ».
rehaussées de deux ailes sur le fond gris de la pierre,
avec toutefois une inscription, à peine visible déjà à
cette époque, et qui m'avait étonné.
C'était un nom à consonance Anglaise « SMITH » !
Il était encore question d'un record, le reste de
l'épitaphe étant illisible, je pensais à un aviateur,
les deux petites ailes et la proximité des lieux
d'envols de Blériot et Latham consolidèrent mon opinion.
Il s'agissait en vérité d'une stèle érigée en souvenir
d'un champion motocycliste.
À tort, je crus qu'il était mort accidentellement à cet
endroit. C'est la découverte du Circuit du Camp du Drap
d'Or situé dans la région de Guînes, dont le premier
meeting en 1928 prit le nom de « Challenge
Seymour Smith » qui m'incita à entamer les recherches
sur ce pilote motocycliste calaisien.

La stèle de Sangatte,
état actuel.
Un accident tragique
Lundi 5 mars 1928, il est un peu plus de 19 heures. Une
voiturette bleue de marque Delfosse traverse sans hâte
la petite ville de Marquise, elle vient de
Boulogne-sur-Mer et se dirige vers Calais.
Ses quatre occupants échangent quelques mots, vite
couverts par l'échappement du petit quatre cylindres du
cycle-car. Bien sûr, ce n'est pas le confort d'une
berline mais le vent qui souffle dans leurs cheveux ne
les gêne pas outre mesure, ne sont-ils pas quatre
« sportsmen » accomplis... ?
D'ailleurs, leur chauffeur et ami, Seymour Smith, est un
as du pilotage, il vient même d'être sacré « Champion du
Nord » pour l'année 1927 au regard de ses résultats et
de ses nombreuses victoires motocyclistes. C'est un
amateur certes, mais qui arrive au niveau de bien des
professionnels et qui les devance parfois ! Il est un
pilote connu et reconnu dans le monde de la compétition.
C'est aussi l'avis de ses passagers, Messieurs Delbarre,
fabricant de tulles et Boret, agent d'assurances qui ont
pris place sur la banquette à ses côtés, et Gody,
également fabricant de tulles, installé à l'arrière dans
l'inconfortable « spider ».
La petite ville de Marquise déjà dépassée, ils attaquent
à présent la côte dite « du Paradis » en abordant le
village de Leulinghen-Bernes. Et soudain, c'est le drame
! Personne n'a remarqué les deux cyclistes dans la
demi-pénombre de cette fin de journée, ils roulent
pourtant tranquillement l'un derrière l'autre sur la
droite de la route. Mais il est trop tard ! Les phares
de la Delfosse manquent de puissance pour déceler leur
présence. Malheureusement, le brusque coup de volant à
gauche ne permet pas au chauffeur d'éviter le deuxième
cycliste qu'il heurte. Celui-ci perd l'équilibre et
finit sa course au fossé, sans gravité toutefois.
Surpris par cet incident, en donnant ce coup de volant
imprévu, le pilote dirige sa voiture vers la gauche de
la route au moment même où arrive de Calais un camion de
la société Mory & Cie rentrant à Boulogne-sur-Mer.
Le choc est effroyable ! Dans un fracas de tôles
froissées, la voiturette est prise en écharpe au niveau
du siège avant. Comme un grand nombre de véhicules de
cette époque, le volant est à droite sur la Delfosse.
Seymour Smith est atteint de plein fouet par l'avant du
camion, sa tête heurte violemment le radiateur. Les
autres occupants du siège sont projetés, Delbarre sur la
chaussée, Boret sur l'aile avant du lourd utilitaire.
Seul Gody, le passager du spider est épargné !

Position des deux véhicules après l’accident.
Dans l'autre véhicule, le conducteur, Léonard Pérard, a
essayé d'éviter la collision en freinant de toutes ses
forces, se cramponnant les mains crispées au volant...
qu'il casse ! Son collègue, Gaston Pincedé est plus
sévèrement touché : le choc l'a projeté sur le
pare-brise, qu'il brise de la tête. Seul, le tableau de
bord l'empêche de passer au travers et lui évite
de plus graves lésions.
De la Delfosse, le moins atteint des passagers aide ses
camarades à s'extirper de leur triste situation, aidé
des deux cyclistes sains et saufs. En effet, Gody s'en
tire avec de légères blessures aux doigts et à un genou,
contrairement à ses amis Delbarre et Boret. Le premier a
de multiples blessures à la face et une forte contusion
au niveau des reins, le second plusieurs fractures au
bras et à la jambe gauche.
Mais dans le cycle-car, leur pilote et ami est inerte...
C'est en s'approchant de lui qu'ils s'aperçoivent qu'il
a le crâne fracturé et les jambes brisées et,
malheureusement, qu'il a cessé de vivre. Il est 19 h 30,
Seymour Norton Smith est mort !

Sur ce cliché, l’avant de la « Delfosse » témoigne de la
violence
du choc.
Immédiatement,
un des rescapés se rend au café Dericault, proche du
lieu de l'accident, pour prévenir la gendarmerie et
appeler un médecin. Peu de temps après, l'adjudant
Lemoine, le Maréchal des Logis-chef Fabre et le gendarme
Canter arrivent sur place. Ils se hâtent de s'occuper
des blessés, avec le docteur Prélot déjà présent, et
s'activent à faire les premières constatations.
Le corps du malheureux Seymour Smith est transporté dans
les locaux de la Mairie de Leulinghen-Bernes. Les
pompiers de Calais arrivent rapidement, prévenus par un
automobiliste de passage, monsieur Gossin.
Leur véhicule rapatrie les deux blessés plus gravement
atteints, messieurs Delbarre et Boret, qui sont admis
aussitôt à la clinique du docteur Vinay, place
d'Angleterre à Calais, pendant que Monsieur Gody, resté
sur place, informe les gendarmes des circonstances de la
collision.
Par la suite, les journaux locaux donneront des
nouvelles rassurantes des différentes personnes soignées
ou hospitalisées, suivant la gravité de leurs blessures.
L'émotion d'une cité
Cette triste nouvelle parvient dès la soirée dans la
ville de Calais, elle se propage dans tous les quartiers
comme une trainée de poudre. C'est la stupéfaction et
l'incrédulité dans les milieux sportifs. Le lendemain
matin, les colonnes des journaux locaux, régionaux et
même nationaux relatent l'événement : le doute n'est
plus permis !
C'est d’abord le Phare de Calais puis le Petit
Calaisien qui nous donnent les premiers détails de
l'accident et ses conséquences tragiques.
En dehors de notre cité, le Télégramme du Pas de Calais
et de la Somme, l'Ouest Eclair, La Croix, La France du
Nord et d'autres encore, relateront les faits et leurs
suites funestes.
Les revues de sports automobile et motocycliste, telle
Moto Revue pour la plus connue, annoncent, elles aussi,
la mort de Seymour Smith et lui rendent hommage en
reconnaissant ses grands talents de pilote motocycliste
(annexe 1).
Nos journaux décrivent bien sûr l'accident, mais
également la mise en place des secours et l'état des
blessés, ainsi que l'émotion suscitée par le décès
prématuré de notre champion calaisien si apprécié de
tous (annexe 2).
Entre autres, de la colonie anglaise, si importante à
cette époque, des milieux sportifs locaux et régionaux
ou tout simplement des nombreux admirateurs anonymes.
Le récit détaillé des obsèques de Seymour Smith, relaté
dans nos journaux locaux, nous renseigne sur la foule
considérable qui y assiste, ce qui nous démontre à quel
point il était estimé. D’ailleurs, dans les jours qui
suivent cette tragédie, il est envisagé de mettre en
place une souscription dans le but d'élever, déjà, une
stèle en haut du Cran d'Escalles, en souvenir de notre
grand champion motocycliste.
Qui était Seymour Smith ?
Le certificat de décès est dressé le lendemain de
l'accident, le 6 mars, par Charles Battel, maire de
Leulinghen-Bernes, sur la déclaration de John C.
Verbeeck, tailleur, 100, Boulevard Jacquard à Calais.
Nous y apprenons que Seymour Norton Smith est né en
Angleterre, à Birmingham, le 16 mai 1897, qu’il est le
fils de monsieur et madame Seymour Smith-Norton. Il est
marié à Félicienne Lion et père de deux garçons.
C'est en 1914 que Seymour Smith arrive en France, engagé
volontaire dès le début des hostilités, à seulement 17
ans, afin de combattre aux côtés des soldats français,
n'ayant pas l'âge requis pour servir dans l'armée
anglaise.
La paix revenue, nous le retrouvons au début des années
1920, tout d'abord employé puis directeur des joints
flexibles « Hardy » au sein des établissements Brampton
à Calais.

Smith en 1929 (« Le
Phare Sportif » |

Une publicité « Hardy » parue dans le journal
Moto-Revue.
|
Des résultats sportifs prometteurs
Ayant la passion de la moto, il participe à de
nombreuses courses régionales et ses résultats, dès
1923, sont déjà significatifs et son nom sera bientôt
connu dans le monde de la compétition motocycliste.
Cette même année 1923, très exactement le 17 juin, il
gagne la coupe et la médaille de vermeil dans la
catégorie 600 cm3 side-car avec une motocyclette de la
marque anglaise Norton, sur le fameux Circuit du Nord,
une course d'endurance « La plus belle épreuve
motocycliste de notre région » cite le Moto Club du Nord
de la France dans son bulletin des mois d'avril, mai et
juin 1923. Il participe aussi au Circuit des routes
Pavées au caractère si éprouvant physiquement, et au
Grand Prix de Boulogne-sur-Mer. En 1924, il court encore
sur Norton, se plaçant toujours aux premières places
dans ses différentes participations aux compétitions
régionales.
Mais, c'est lors du Meeting de Calais qu'il brille à
nouveau, dans son épreuve de prédilection : la course de
côte du Cran d'Escalles. Cette course consiste à faire
le plus rapidement possible le parcours entre deux
bornes distantes d'un kilomètre, trajet très court pour
départager des concurrents avides de records, c'est dire
la difficulté de l'épreuve ! Smith s'en sort une fois de
plus avec les honneurs : premier dans quatre catégories,
en 500, 750 et 1000 cm3 ainsi que dans celle des 600 cm3
side-car, plus rien ne l’arrêtera !
En 1925, il obtient un premier succès au Circuit du
Nord, toujours en side-car, avec son ami Charley Topham,
lui aussi de la maison Brampton. Puis c'est au détour
d'un autre circuit, celui de Picardie, qu’il accomplit à
nouveau une performance qui mérite d'être contée dans le
détail.
Partis le samedi matin de Calais pour rejoindre Amiens,
avec cette fois Herbert Topham comme passager du
side-car, un accident survenu à sa machine l'empêche de
prendre le départ du dimanche matin. Voulant à tout prix
que la section de Calais du Moto Club du Nord soit
représentée, Seymour Smith emprunte l'attelage d'un ami.
C'est dans ces conditions que nos deux Calaisiens se
présentent au départ... et couvrent les huit tours du
dangereux circuit en un temps record, terminant premiers
ex aequo avec le pilote Coster.
Il convient de remarquer la performance exceptionnelle
de Smith qui, avec une moto inconnue, finit à la
première place ! Il fallait posséder un réel talent de
pilotage pour parvenir à ce résultat étonnant…
Dans le mois qui suit, il se classe à la plus haute
marche du podium au rallye Boulogne - Amiens dans la
catégorie motos de 750 cm3, toujours sur une Norton.

Le circuit des Routes
pavées en 1927, le départ des motos.
Un motocycliste acrobate
L'année 1926 est bien chargée en manifestations car ce
n'est pas moins d'une dizaine de compétitions
importantes qui attendent notre champion. Elles ont lieu
d'avril à septembre.
Cela commence par l'Omnium Boulogne - Paris-Plage, qui
se court sur 30 km 700. Le classement du kilomètre
départ-arrêté ne nous surprend nullement car c'est
naturellement Smith qui remporte le classement général
motos, se permettant de terminer en temps réel à la
troisième place toutes catégories confondues, derrière
deux voitures : une Bugatti et une Panhard, la première
de 2 litres et la seconde de plus de 3 litres de
cylindrées ! La motocyclette Norton de Smith n’affichant
que 500 cm3, soit un petit demi-litre. Cette fois encore
c'est un exploit.
La deuxième épreuve de l'année est le gymkhana de
Malo-les-Bains ou notre Seymour termine, là encore,
premier du classement général. Il est le grand vainqueur
de la journée, ayant gagné la totalité des différentes
compétitions.
Au mois de juin, il doit malheureusement déclarer
forfait pour la course de côte de Poix, dans la Somme,
une terrible douleur au genou l'empêche de prendre le
départ. C'est peut-être pourquoi nous le retrouvons
inscrit au Circuit du Nord, non pas en motocyclette,
mais avec un cycle car 750 cm3.
Fort heureusement, le 14 juillet, il est à nouveau en
pleine forme et a retrouvé toute son opiniâtreté pour
participer aux côtés des frères Topham à la grande
course du Circuit de Picardie, en catégorie side-car
1000 cm3 avec son ami Delaplace dans le « panier ».
Après avoir, naturellement, battu le record du tour, un
incident survenu à leur attelage les oblige à s'arrêter
sur le bord de la piste...
Mais laissons le journaliste du Phare Sportif nous
raconter cette anecdote :
« Voici, dans quelles conditions Smith et son courageux
passager Delaplace, ont effectué environ 5 tours du
circuit. Pendant un virage très serré, la roue du
side-car s'est littéralement écrasée, formant un 8 bien
prononcé. Avec sa maîtrise coutumière, Smith s'arrête
sans accident, puis, gardant toute l'énergie et la
volonté nécessaire, il décide avec Delaplace de
continuer quand même ; Celui-ci s'assied sur le garde
boue arrière de la moto, s'accrochant à la ceinture de
Smith, les pieds dans le vide, et c'est dans cette
position critique, le side-car maintenu en l'air, qu'ils
terminent les 5 tours du circuit à la moyenne de 66 km à
l'heure1 environ. Nous ne saurions dire l'accueil
enthousiaste réservé à leur arrivée ! »
Un sportif de haut niveau doublé d'un acrobate, il n'en
faut pas plus pour que Seymour Smith devienne un
personnage dans le monde du sport motocycliste. Ce sont
les frères Charley et Herbert Topham qui hériteront ce
jour là de la première place. Mais, n'en doutons pas, la
section de Calais du Moto Club du Nord de la France aura
fait forte impression lors de cette épreuve !
Le 25 juillet, c'est la montée du Cran d'Escalles,
course inscrite dans le calendrier du Championnat du
Nord. L'organisation est contrariée par une pluie
désastreuse qui ne permet la chute d'aucun record.

Les frères Topham,
Charley au guidon, Hubert dans le panier,
dans la montée du Cran d’Escalles.
Henri Naas, le grand
pilote professionnel, fait le meilleur temps grâce à une
motocyclette performante qui porte son nom : c'est une
« Naas Spéciale ».
Malgré cette météo contraire, Smith prend la tête de la
catégorie side-car 1000 cm3. Une victoire de plus ! Il
court ce jour-là sur une moto belge, une Saroléa .
Aurait-il changé de monture, ou est-ce un emprunt ?
Derrière lui, à la seconde place, c'est Jacques Collet
en Harley-Davidson, un amateur boulonnais qui, lui
aussi, se fera une place parmi les compétiteurs
régionaux.
Les frères Charley et Herbert Topham courent également
sur Saroléa et terminent premiers en side-car 600 cm3.
Le 1er août 1926, la section boulonnaise du Moto Club du
Nord de la France organise son meeting qui se décompose
en deux parties : le matin, c'est le kilomètre
départ-arrêté et l'après-midi, la course de côte de la
Porte Gayolle. C'est la dernière épreuve de l'année sur
les trois qui comptent pour le titre envié de « Champion
du Nord Motocycliste ». De nombreux pilotes calaisiens
font le déplacement, ils courent sur motocyclettes,
cycle cars ou voitures de sport. C'est notre champion
Seymour Smith qui remporte les deux épreuves, terminant
premier toutes catégories confondues !
Toujours en 1926, il monte sur la plus haute marche du
podium dans la course de côte de Doullens, en side-car
cette fois encore.
La « Gnome et Rhône Super Sport »
L'année 1927 est un tournant dans la carrière sportive
de Smith. Il pilote dorénavant une moto de la marque
« Gnome et Rhône », c'est une 500 cm3 type D2 « Super
Sport ».
Le terme de « Super Sport » n'est nullement galvaudé,
cette motocyclette est un véritable engin de course. Le
moteur est un moderne monocylindre à culbuteurs. Sa
ligne racée, son cadre surbaissé et sa légèreté la
propulsent à plus de 120 kilomètres à l'heure !
Pour cette année, il possède donc non seulement une moto
performante, mais aussi le titre envié de « Champion du
Pas-de-Calais et de la Somme ». Titre logiquement détenu
grâce à ses résultats sportifs de l'année écoulée.

Publicité D2
Guy Lemaire
Suite dans la prochaine Gazette
Retour au sommaire
|