La
famille Rémondin (par Jacky)
Je commence par le paternel,
GILBERT, né en 1911, handicapé (polio à l’âge de 3ans)
après plusieurs ateliers auto, s’installe à son compte
en 1932 en moto sa passion.
Au premier plan sur la photo ci-dessous sur sa 175 Monet
Goyon type « Champion de France » à 18 ans (1929) il
travaillait au garage FIAT à RIOM 63
Le démon de la préparation, de la mise au point, de la
vitesse le tenaillait déjà, on constate l’allègement de
la bécane et sa position pour la photo !
La plaque a numéro pas tout à fait aux normes et avec la
tête de mort !
Devant son premier atelier avec ma
mère, 1933 ou 34, avec deux Gnome et Rhône, une 250
Junior et une 350 culbutée CM2, sa marque préférée, je
pense que la CM2 était à lui des photos le montre en
balade avec cette machine
1939, mes parents, l’épouse de RENE
sont meilleur ami au guidon de sa Gnome et Rhône flat
twin CV2 500 cm3 ou X 750 cm3, je n’arrive pas avec mes
doc à déterminer, attelée je pencherais pour la 750,
sans doute quand j’aurai tout revu ses archives je
trouverai, j’ai du l’entendre quand j’étais gamin mais
………….. ?
Jusqu’à la déclaration de guerre la vie n’était pas
désagréable, 1936 avait aidé les ouvriers et mon père en
avait eu les retombés le garage tournait bien, le samedi
astiquage de l’auto ou la moto et sortie jusqu’au
dimanche !
Les mois les années d’hôpital quand il était jeune
l’avait incité à lire, il s’intéressait à beaucoup de
sujet et en particulier il faisait parti de ceux qui
voyait arriver la catastrophe, il avertissait tout le
monde, on ne le croyait pas, le jour de la déclaration
de guerre a failli lui être funeste, mais c’est une
autre histoire.
la D4 c'est un 500 mono culbuté qui
marchait très bien (140 dans les années 30) on l'avait
récupérée fin des années 50 malheureusement j'ai été
obligé de m'en séparer début des années 90, un crève
cœur !
Mon père au guidon moi dans le side je l'avais
chronométrée à 110 sans être à fond, je n'ai pas de
photo du side par contre j'ai la D4 la voici à
l'occasion d'une expo pour notre moto club le TEAM HONDA
DU VAL D'ALLIER en 70, son réservoir n'est pas d'origine
ni le phare
Comme je le disais les années
noires arrivent, je n’ai pas de photos de cette époque
sauf si j’en découvre plus tard !
Une anecdote, si l’on peut en parler de cette façon,
dont un side en est la cause.
Mon père entretenait les armes de la résistance dans on
atelier un des ses copain était présent (il faut savoir,
pour la suite, que Jules avait un embonpoint très
conséquent) ils entendent des bruits de moteurs, regarde
par une fente de la porte et stupeur !!!! L’armée
allemande !
Mon père sort par une petite porte latérale pour aller
au devant, il connaissait leur « pédigrée » ayant fait
une reconnaissance auparavant avec une traction et
c’était retrouvé face à une mitrailleuse !
La colonne « DAS REICH » qui se repliait après le
massacre d’Oradour sur Glane.
Ils désiraient faire réparer la roue crevée du side, il
n’a jamais travaillé aussi vite et voulait leur en faire
cadeau car ma mère était occupé à la préparation de
tracts à la maison, mais eux, le comble, voulaient
payer, en allant vers la maison mon père se voyait tous
les deux fusillés, mais elle avait eu le temps de tout
cacher !!!!!!!!!!!! Il nous disait n’avoir jamais autant
transpiré.
Et Jules dans tout ça ? Terrorisé, il ne s’est pas
rappelé par ou il était sorti mon père non plus !!!!!!
La libération arrive, fêtée comme il se doit, je suis né
9 mois après !
Porte monnaie très plat, 2 beau frères prisonniers,
élever les 3 enfants, aider les 2 belle sœurs, une
certaine éthique lui interdisant le marché noir.
Afin de fournir des 2 roues à ses clients, il rachète
des motos, aux domaines, qu’il refait et parmi celle-ci
il choisi une 350 BSA B24 des années 30 dont-il va
préparer le moteur pour courir.
Il a toujours voulu montrer que malgré son handicap il
était aussi bon que les autres.
La photo ci-dessous à BOURGES en
1946, record du tour en 350. Le détail qui tue ! à
l’époque tous était habillés chemise cravate !
« Résistance » grâce à lui ce n’est pas un vain mot dans
la famille
Comme indiqué par le paternel, sur
la photo, un doute sur l’année 1946 ? 1947 ? Moulins il
avait gagné, ce qui n’a pas été exceptionnel.
Sa BSA B 24 s’améliorait petit à petit, suppression du
lourd garde boue avant, allègement de l’arrière,
surélévation des reposes pieds (importance de la garde
au sol, il affectionnait les virages) soucis
d’aérodynamisme, notons la forme de la plaque à N° avant
!
Il a fallu que j’attende un an de plus pour ressentir
les sensations que procurait sa moto, en effet c’est à 3
ans que je me suis retrouvé assis sur le réservoir !!!!
Déjà la « piquouse » mais je vais être franc, malgré
plusieurs petits tours je me souviens d’être sur le
réservoir, de voir la route mais ce n’est pas très
précis !
Je regrette de ne pas connaître exactement la
préparation qu’il avait réalisé sur le moteur, la encore
je découvrirai peut être des écris, il notait beaucoup,
idées, réflexions, de tous sujets.
Circuit de Bourges, 47/48 ? la BSA
a subit des évolutions, toujours ce soucis
d’aérodynamisme qui a suscité avant le départ la
contestation de certain qui lui reprochait d’avoir monté
son garde boue à l’envers, ils voulaient lui couper avec
une cisaille !!!
Le guidon est plus bas également.
Ses pneus ont aussi été les sujets de réclamations, il
roulait avec des enveloppes usées qu’il redessinait avec
une scie à métaux et des pressions relativement basses.
Pendant une course à Bourges il a découvert les
bienfaits de la glisse !!!! Le circuit passait sur la
place de Séraucourt et la trajectoire classique
obligeait à un large détour, au essais il remet les gaz
un peu tôt, la roue arrière glisse, ¼ de seconde il
pense « c’est fichu » et il constate être pile en face
de la sortie, gaz à fonds et du temps de gagné !!!! Les
tours suivant il a eu la conviction que le bon truc
était là ! Il fallait donc le répéter pendant la course,
ce qu’il fit record du tour à l’appui toute catégorie..
Il aimait raconter son passage à chaque tour, un curé
c’était placé juste en face de l’endroit ou il partait
en glisse, visage effrayé et il faisait son signe de
croix !!!!!
Sur le réservoir il avait écrit : de l’amour ou de la
haine, jamais d’indifférence.
Hervé soulignait la présence de trous sur le mégaphone,
sans doute un des tests qu’il a fait pour augmenter les
performances mais je n’ai pas de souvenir qu’il m’en ait
parlé plus tard.
Nous voici en 1948, d’après mes
déductions, effectivement par le plus grand des hasards
je suis sur la photo et comme on m’a toujours dit que
j’avais 3ans ! Je suis dans les bras de l’épouse d’un
ami de mon père. (flèche)
Un des nombreux virages de la course de côte de la
Baraque au dessus de Clermont-Ferrand qu’il
affectionnait et qu’il a gagné souvent avec le record
toute catégorie.
Il avait la réputation d’une sérieuse « attaque » comme
on le dit maintenant, et avant son départ les
spectateurs autour de nous disaient : tu vas voir, lui
il est terrible dans les virages etc. etc.
Ma mère et son amie rigolaient sous cape, et quand il
est arrivé je me suis mis à hurler papa, les gens
surpris ce sont retournés, mon père, dans son pilotage,
a eu un mouvement de tête que j’ai eu vite fait
d’interpréter : maman, il m’a entendu il a tourné la
tête !!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!! Ah ! C’était certain
quand on imagine le son de la BSA en mégaphone !!!!!!!!!
La tenue des hommes peut nous surprendre aujourd’hui,
spectateurs d’une course mais chemise blanche veste,
cravate ! Juste derrière ou assis sur les bottes de
pailles ! Quoique, même encore à Charade années 60,
c’était encore ça, pas besoin de télé objectif !
Quand je soulignais le costume
cravate je pense l’expliquer par l’éducation qui
obligeait à ne pas sortir habillé n’importe comment ;
puis la guerre, les restrictions, venaient et étaient
entrain de finir, on se devait, d’avoir tenue correct en
public ! Les occasions de se divertir n’étaient pas
encore très nombreuses, il y avait le plein de
spectateurs. Le lieu de la course donne aussi une
explication, l’Auvergne, une patrie de la moto, pourtant
situé à peu de kilomètres de l’Allier, la différence est
énorme, beaucoup d’amateurs, de passionnés; ce n’était
pas un hasard si le paternel a eu un chemin commun avec
le Moto Club d’Auvergne ( que j’avais moi aussi
fréquenté, dans LVM il y avait la médaille que j’avais
dessiné pour notre motoclub section du MCA encore une
fois)
Pour confirmer cette photo en voici une autre prise dans
le virage « de la pierre carrée » qui confirme le nombre
et la tenue des spectateurs.
Il portait toujours sa paire de lunette « masque » avec
de la fourrure, il souffrait de sinusite chronique qu’il
attribuait au produits hautement volatiles dont il se
servait (surtout avant guerre) pour faire des mélanges
afin d’avoir des carburants plus performants, alors,
entre préparations et nez au dessus du bouchon de
réservoir ?
Je termine l’épisode de la BSA avec
la célébration d’une victoire, celle-ci se situe à
Bourges en 1946, on remarque qu’il avait de quoi occuper
ses doigts sur le guidon !!!!
J’ai oublié une précision donnant de la valeur à ses
performances, son handicap le gênant énormément pour
pousser la moto à la mise en route il demandait souvent
qu’on le pousse, mais il partait derrière les autres
concurrents et bien entendu il fallait remonter !
Les débuts difficiles de sa vie (orphelin de père,
polio, très nombreux séjours à l’hôpital, greffes, 14
ans une auto qui lui roule sur cette même jambe droite
déjà martyrisée) lui ont donné une certaine rage, pas
toujours facile la vie à ses côtés mais c’est lui qui a
fait ce que je suis ! Sans oublier ma mère aidée par sa
gentillesse
Ohoh !!!Mais qu’est devenu la BSA ? Je n’ai jamais trop
perdu sa trace, elle n’a fait que 2 propriétaires, le
premier ne la jamais payé à mon père ! Le second, ancien
apprenti et ouvrier, la possède toujours, enfin ses
restes il y a deux ans il ma juré qu’il ne la donnerait
pas à un autre, je l’espère mais il voulait encore
attendre !!!!!!!
Quand j'ai été le voir il y a 2
ans, je lui ai dit: je donne juste mon prénom, il avait
les larmes aux yeux, honnêtement moi aussi car quand il
était apprenti, j'avais 3/4 ans et il m'emmenait sur des
réservoirs de moto; et puis à cette époque apprenti,
ouvrier ils mangeaient chez nous, il n'y avait que le
dimanche de fermé et encore !
Fidèle à Gnome et Rhône, il décide
de passer au 125, il fera sa préparation à partir du R4,
je suppose en 1949, je me souviens, que sur la photo
ci-dessous, il disait n’avoir pas eu le temps de faire
toute la préparation et face aux performances
insuffisantes il a tenté cette montée complètement
allongé sur le 125, il s’est fait peur dans un virage ou
il a failli tomber de la moto !!!!!!!! Je n’en suis pas
certain mais il me semble qu’il avait fait 2ème !
Il avait monté la selle qu’il avait fabriquée, elle
possédait 2 petits amortisseurs faits avec des ressorts
de soupapes pour compenser son absence sur la moto,
ainsi que le mégaphone.
Cette attitude avait surpris beaucoup de gens dont le
PDG des aciéries des Ancizes qui à l’occasion d’un
voyage en Italie avait trouvé une maquette illustrant
cette position, il l’avait offerte à mon père
(d’ailleurs son nom était presque identique au notre à
une lettre près, un I en plus à la fin !)
C’était encore la côte de la Baraque au dessus de
Clermont Ferrand.
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Ici sur le circuit de MOULINS il
avait fait 2ème, son 125 a son aspect pratiquement
définitif.
Gnome et Rhône proposait une version sport qui en
particulier possédait un volant magnétique ABG garanti
9000 tours, mais grâce à sa préparation son moteur
prenait beaucoup plus, je l’ai vérifié début des années
70 ou j’ai monté son moteur sur mon kart.
A cette époque pas de mini meuleuse, tout le travail est
fait à la lime, il les chauffait pour leur donner la
forme adéquate pour « gratter » les transferts,
polissage équilibrage du vilebrequin, beaucoup beaucoup
d’heures !!! L’échappement est constitué par un
mégaphone, les détentes n’existaient pas encore quoique,
quand on regarde son échappement il disposait d’un
contre cône relativement important.
Il m’expliquait que pour comprendre le travail à
effectuer qu’il s’imaginait se déplacer à grande vitesse
dans les conduits, la nuit, car il était insomniaque,
pas de temps de perdu !
Voici mon kart dont j'avais fait le
châssis motorisé par le moteur du 125 Gnome et Rhône,
j'avais supprimé le volant remplacé par un allumage par
batterie, et un carbu de tronçonneuse
j'avais demandé à M. Vaquand
l'autorisation de faire une copie de son châssis (un ami
en avait un) de ce fait je lui avait pris les roues et
le volant et il m'avait donné les autocollants pour
mettre sur le mien, très sympa!
Le gnome marchait du tonnerre, il prenait 11000 tours,
le seul truc les pistons tenaient 1heure 1/2, je
finissais le stock qui restait de mon père !!!!!!!!!!!!
La classe bleue c'était il me semble un peu après
La plus jolie photo avec son 125
GNOME ET RHONE R4 B dans son ultime version en 1951 et
sans doute sur le circuit de Clermont Ferrand.
On remarque les modifications :
La selle dont j’avais parlé, la roue arrière flasquée de
rhodoïd, les commandes reculées, la roue avant équipée
d’un moyeux plus grand ( 40 trous pour le moyeux, 36
pour la jante), en 71 quand j’ai voulu monter une jante
dural sur ma CB 350, introuvable en 40 trous (sur ma
2èmè 350 en la sortant de la caisse je lui montait une
fourche avec le disque de la 750), il m’a dit : tu dois
arriver à monter ta jante 36 trous sur le moyeux 40
trous j’avais fait l’inverse, il avait raison ) le
réservoir évidé au niveau des genoux avec un bouchon
rapide, toujours le garde boue avant et la plaque pour
l’aéro ! faible pression des pneus on le constate bien à
l’arrière et toujours les pneus lisses retaillé à la
scie à métaux ! Et regardez bien il y a deux guidons !!
le haut pour les virages et le petit pour les lignes
droites !!
Progrès aussi dans la protection puisqu’il avait acquis
blouson et pantalon de cuir (marron) je dois toujours
l’avoir dans un coin.
Constatant les performances de son 125 Gnome, beaucoup
pensaient qu’il avait un moteur Italien !!! Lui
démentait mais les autres restaient sceptiques ! Et oui
un moteur français qui marche aussi bien c’était pas
normal !
Malheureusement c’était la dernière année, 1952,
repréparant le 125 et allant l’essayer sur la route,
comme on le faisait à l’époque, une voiture la fauché,
un client passant à cet instant la ramené dans sa
voiture, il avait le fémur cassé, une fracture du crâne,
un long calvaire à commencé pour tous car la remise sur
pieds a été très longue mais contrarié de la non
utilisation du Gnome il l’a prêté à un autre coureur qui
en avait fait bonne usage.
Le stock des principales photos de
compétition du paternel étant plus qu’entamé voici une
photo d’un de ses amis dont il préparait la 1000
Vincent, Marcel Cornet président du moto-club d’Auvergne
pendant de longues années, vos yeux aiguisés
remarqueront sans aucun doute une anomalie !
Marcel n’était peut-être pas toujours quelqu’un de très
facile, mais à certaines époques il a maintenu le MCA et
quand, plus tard, après avoir constitué le « trésor » du
moto-club grâce à la foule immense qui assistait aux
courses de Charade, certain ont oublié ou ne connaissait
pas ce passé.
Moi aussi un jour il m’avait contrarié quand il avait
déclaré : les coureurs ? On les paye avec l’envie de
courir !!!
Il est arrivé que Marcel Cornet
roule en compétition sans passager !!!!!! Faute d’en
trouver un ! c’est ce que l’on voit sur la photo
précédente. Il lestait le side avec un sac de sable !!!!
Le voici dans une autre course ou il y a un « singe » le
24 juin 1951 à Dijon.
Adepte du side car Marcel a été un fidèle de BMW par la
suite.
Bien entendu cette machine m’avait marqué et dans les
années 64/65/66 j’en cherchais une, je l’ai d’ailleurs
trouvée mais le tarif m’a vite dissuadé !!!!
Mon père avait aussi préparé un 500 Grey Flash(version
mono de la 1000) il était particulièrement heureux, elle
était très rapide, malheureusement je ne trouve pas de
photo de cette machine à son atelier, elle a été piloté
par M. RAMADE,
Si l’histoire de ce moto club vous intéresse, munissez
vous du livre écrit par Jean Pible ancien secrétaire du
club, ( son père était marchand de vin à côté de chez
moi) « La moto en Auvergne » très joli bouquin avec
beaucoup de belles photos.
Un jour, début des années
cinquante, une camionnette rentre dans sa cour, un
monsieur en descend et vient trouver mon père :
-Bonjour, j’ai acheté une moto de compétition et il
faudrait me la remonter
-Oui ! Et c’est quoi
-Une moto italienne, une BENELLI,
Sa curiosité aiguisée il se précipite vers l’auto et la,
surprise, il découvre des caisses !!!!!! la moto était
complètement en pièces !! Il commence à fouiller et
découvre qu’il s’agissait d’une 250 double arbres
-Vous avez toutes les pièces ?
-Je n’en sais rien !
Pas de bouquin et à cette époque les revues techniques
???????????? Surtout pour une machine peu courante.
Pas du genre à refuser un défi, Il ne pouvait pas
laisser passer la chance de travailler sur une belle
mécanique donc ils ont déchargé les caisses.
Je vois encore les pièces moteur étalées sur l’établi
j’avais 7 /8ans je pense, les pignons de distri allégés,
il a fallu qu’il mesure, faire des montages à « blanc »
trouver les bons calages pour avoir les bonnes perfs.
Il m’appelait « l’emmerdeur numéro un », comme il avait
l’habitude de s’entourer de ses apprentis ou ouvrier
pour leur expliquer une technique nouvelle devant
l’établi, moi, gamin, je pensais qu’il devait dire
quelques chose d’intéressant et je me faufilais au
premier rang !
Puis le grand jour arrive, la mise en route, je m’en
souviens toujours entre le bruit et les flammes au bout
du mégaphone complètement libre
!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!
Satisfait du fonctionnement après la mise au point il
n’imaginait pas que cette machine se retrouve de suite
entre les mains de son propriétaire, au demeurant très
sympathique, mais n’ayant pas le niveau pour en tirer la
quintessence et avec son accord c’est un jeune qui a
tourné avec (si mes souvenirs sont exactes celui qui a
piloté la Vincent Grey Flash par la suite)
Année 90, je vois une Fiat UNO s’arrêter devant mon
magasin (j’étais agent Fiat aussi) un monsieur en
descend, de mon bureau je le vois rentrer et je me dis :
ce n’est pas possible !
Il me demande, ayant déménagé, si je pouvais lui
entretenir
A son accent j’en étais certain, c’était lui !
Alors je ne peux pas attendre :
Vous êtes Monsieur Tr……… de St El….. marchand de vin et
vous aviez une 250 Benelli
Il espérait venir chez le gamin qu’il avait connu mais a
été encore plus surpris que je le reconnaisse !
Oui mais ou se trouve la Benelli ? C’était ce qui
m’intéressait, il ne savait plus l’ayant vendu depuis
longtemps.
Quelques uns de ses clients on participé à quelques
rallye, dont A. Kaplan sur ça 350 HOREX Regina, la
première photo les représente au cours d’un
ravitaillement à l’occasion du rallye ST Etienne Paris
St Etienne. Je n’ai pas d’année précise mais
certainement entre 1951 et 1953.
La seconde pour admirer la moto
Les spécifications
Je suppose que certains connaissait cette moto que mon
père appréciait, jolie, bien finie, bien construite. Je
ne connais pas le nombre qu’il a vendu mais il y en
avait quelque unes, d’ailleurs la page des
spécifications techniques provient d’une notice
d’entretient de 1951 ayant appartenu à un fidèle client
disparu depuis peu, jamais « perdu vue » comme client
petite motoculture, auto, revenu à la moto fin des
années 90 et passionné d’aviation ! Il aimait me
rappeler l’acquisition de la Horex, jeunes il était
souvent à l’atelier en admiration devant cette moto mais
il lui manquait « le nerf de la guerre » un jour le
paternel lui posa la question :
-combien pourrait tu me donner par mois ?
Je ne me souviens pas de la réponse
-la première mensualité la reprise du 125, je pense que
tu tiendra paroles donc je commande la 350
A cette époque le respect de la parole donnée était
encore dans l’air du temps mais malgré tout il ne faut
pas croire qu’on vivait dans un océan d’honnêteté pour
autant, il a subi beaucoup d’impayé aussi !!!!!!!
Je situe cette coutume jusque dans le début des années
70 ou souvent je n’avais pas l’obligation de remplir un
bon de commande, la parole de l’acheteur suffisait, voir
avec les fournisseurs !!!!
Comme je vous ai mis la photo de
mon 50 j'imagine que son histoire peu en amuser
certains, donc la voici
1963 le moto club d’auvergne désirait développer les
courses de 50 cm3, il fallait des pilotes, déjà 2 jeunes
de Clermont avaient décidé de courir, André Fargeix et
Patrick Dépailler, les amis de mon père en étant les
dirigeants on imaginé que je pourrai le faire aussi,
invitation à déjeuner dans un bon restaurant auvergnat,
discussions, retour à la maison ? Naturellement je ne
rêvais que de ça.
Dimanche suivant rebelote ! Le soir c’est OK , d’autant
plus que mon 50 cm3 Paloma Super Flash de 1962 était
déjà bien préparé, équipé d’un sélecteur de vitesses au
pieds en place de la poignée tournante, celui-ci
provenait de ces kit (marque VITEX) adaptable sur les
anciennes moto, que nous avions adapté.
La décision d’aller faire un essai le dimanche suivant
sur le circuit était prise, nous voulions savoir les
adaptations nécessaires pour rendre le 50 compétitif.
Dimanche suivant, la Paloma attachée dans la Vieille
Citroën 1936 notre seule auto, direction le circuit de
CHARADE, 8 km 52 virages habituellement c’est une route
ouverte mais qui a bénéficié d’un revêtement
exceptionnel pour l’époque. Cette après midi nous a
permis de déterminer la démultiplication en effet ne
disposant que de 3 vitesses il était clair que la
première serait utilisé pour démarrer, la seconde dans
les côtes et la troisième en descente, ensuite nous
avons décidé de lui trouver des Cv supplémentaires, il
faut aussi penser quelle me servait pour aller à l’école
tous les jours, elle avait déjà 12000 km !
Tout d’abord séance de chronométrage pour savoir ou nous
en étions, confirmation des bonnes performances que
j’avais constaté, environ 107/108 km/h chrono
Démontage du moteur celui-ci étant déjà bien préparé, en
effet j’avais été à l’école pendant 1 mois ½ avec un
vieux cyclo et le soir après les devoirs, le jeudi, le
week-end je travaillais sur le moteur, travail des
carters, polissage équilibrage bielle villo. J’ai eu
l’occasion d’essayer mon villo sur un moteur normal,
surprenant la différence !!!
Le refroidissement par air forcé conservé nous avions
supprimé une ailette sur 2 au rotor et surprise le
souffle était plus puissant !!!
On va se contenter de retravailler encore le cylindre et
moins 3mm à la culasse pour modifier la chambre de
combustion, taux de compression 14/1.
L’allègement a été réalisé par la pose de 2 garde-boue
en alu, de jantes plus fines équipées de pneus 23x200
plus fin ayant moins de résistances au roulement,
roulements de roues très libres et lubrification par de
l’huile, suppression des joints, j’avais déjà monté 2
moyeux plus grands de 130mm.
L’échappement déjà réalisé était doté d’un papillon de
carburateur d’auto à sa sortie commandé par une manette
genre réglage avance de façon à modifier la contre
pression suivant le profil de la route ( j’avais déjà
testé cette idée sur mes 50 à courroie mais avec une
tôle fine dont je réglait la dureté avec l’appui d’un
ressort, amélioration à bas régime)
Reste le choix du carbu, on avait passé le conduit
d’admission à 22mm (à l’époque tous estimait que 19
était le maxi) désirant remplacer le Dell Orto UA19S à
trompette d’origine, mais le compte en banque ne nous
permettant pas l’achat d’un « racing » et connaissant
bien les Tillotson de tronçonneuse nous avons décidé de
tenter l’expérience, il s’adaptait directement sur le
cylindre, nous avons décidé de le cacher par 2 caches en
mousse faisant office de filtre et tranquilisateur.
Avant le départ j’ai surpris quelqu’un avec une caméra
essayant de les soulever pour filmer !!!! Je lui demande
ce qu’il fait et il me dit : pourquoi le carbu est caché
! je lui répond : « c’est un filtre »,
« hum c’est bien qu’il y a quelque chose à cacher ! »
Compte tenu des remarques faites sur le circuit il nous
fallait un pignon de sortie de boite plus grand, 15
dents, il n’existait pas, M. Michaud de Puteaux avec
lequel nous travaillons pour des réalésages nous a
demandé la fourniture d’un pignon de 15 dents, d’un
origine mort et avec les deux il en a réalisé un.
Toute cette préparation c’est échelonnée sur 3 semaines,
à cette époque nous n’avions pas de mini meuleuses, tout
était fait à la main ; La remise en route c’est
effectuée début d’après midi le vendredi veille de la
course, il a déjà fallu « habituer » le moteur au carbu,
ensuite je suis parti sur la route pour faire un rodage
rapide nous avions monté des segments neufs.
N’ayant pas de compte tours, j’ai calculé le régime
moteur maxi, je trouve14800 tours, je n’y croyais pas !
J’ai pu le vérifier quelques années plus tard quand j’ai
acheté un compte tour d’atelier. Je dépassais les 120
chrono, d’ailleurs par la suite je roulais sur la route
avec et je m’amusait quand je doublais les Dauphines et
autres autos !
Les performances étaient au rendez vous, mais le pignon
de sortie de boite n’était pas arrivé, le facteur
(client cyclomoteur) a fait son possible pour qu’à la
première heure le samedi matin nous ayons le colis, le
monter, charger le 50 dans la vieille Citroën, plein pot
jusqu'à Charade, pas le temps de réfléchir descendre le
50 et pendant que je m’habille mon père le fait chauffer
et je vais faire les essais, tout à ma joie j’oublie
qu’ils sont chronométrés, à chaque tour je ralenti pour
dire à mon père : c’est formidable ,il marche du
tonnerre, je les double tous !!! Plus de 140 dans la
descente !
Fin des essais et la j’apprends que j’avais fais le 7ème
temps en ne faisant pas un tour complet à fond !!!!
L’après midi juste avant de partir on apprend qu’un
pilote, HERRANTZ, c’était tué mais pas le temps de
réfléchir il faut rejoindre la ligne de départ.
Le seul ennui du manque de temps
dans la préparation se situait au moment de la mise en
route ou je ne pouvais pas accélérer de suite, il
fallait que j’attende quelques secondes c’était d’autant
plus préjudiciable que le départ, à cette époque, ce
faisait moteur arrêté.
Je n’ai pas réagis assez vite au baisser du drapeau, le
temps que le moteur monte en régime ils étaient tous
devant, j’ai effectué un véritable slalom dans la côte
qui mène en Manson pour doubler au moins 15 concurrents,
ensuite quelques autres et je crois reconnaître plus
loin 2 des « cadors » de la catégorie Dayan sur Ducson
et Vigreux sur Kreidler, je les ai remontés et doublé,
ensuite il y avait Lambert et son Itom j’ai perdu un peu
de temps la bougie s’encrassant dans la descente
(j’utilisait les Bosh racing du 125 Gnome de mon père un
peu froide) mais c’est reparti, et puis il me semait un
peu dans le faux plat avantagé par sa boite 4 vitesses
(3 pour moi) j’aurai pu faire le forcing pour le passer
mais je ne savais pas ou j’en étais (je ne croyais pas
être aussi bien placé !) et je repensais à ce que
m’avait dit ma mère avant de partir, elle était au lit
avec une crise de foie : « surtout fait attention et va
pas trop vite » !!!!! 5 tours soit 40 km je trouvais ça
beaucoup trop court. J’ai connu ma place après l’arrivée
avec des déceptions, 5èmè avec une machine correspondant
à la catégorie sport proche de l’origine, avec un
meilleur départ et en connaissant ma place j’aurai fait
l’effort d’en gagner une ou 2 encore. Le lendemain matin
nous discutions au restaurant du circuit avec les autres
du MCA (Fargeix, Dépailler 1er et 2ème,) ils étaient
étonnés des performances de la Paloma ! Ils m’assuraient
qu’aux essais ils n’arrivaient pas à me suivre !!!!
Pourtant habitant sur place ils roulaient sur le circuit
tous les jours pour s’entraîner!
Dialmax
Rémondin (Dialmax) est aujourd’hui
un acharné de tout ce qui touche de près ou de loin à la
moto, il est un expert pour tout ce qui concerne nos
machines et en particulier pour la mécanique. Dialmax
est son pseudo dans le forum de LVM où je vous invite à
le retrouver. Merci à Dialmax pour ce récit d’une vie
bien remplie avec en toile de fond nos Gnome & Rhône
préférées.
D4
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