Amicale des Motos
Gnome & Rhône

SNECMA BP 81

91003 EVRY Cedex

EBAN : FR76 1027 8062 3100 0250 7384 148

BIC : CMCIFR2A

Avril 2018

N° 47

SOMMAIRE                      

 




 

 


 

 

Amicale des Motos
Gnome & Rhône

 

 

 

 

Rédaction:Rédaction : Daniel DAVID (D4), Jean-Luc AUPEPIN (R4), Jean Claude CONCHARD, Georges ULMANN, Hans Jürgen HUSE, Alain BROMANN

 

Compte rendu de l’assemblée générale du
samedi 27 janvier 2018

 

Article réservé aux membres

 

 

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Interview

Notre amis Georges Hulmann décédé en juillet 2017 était un fervent contributeur pour les articles de notre gazette. Voici son denier article inachevé que je me suis efforcé avec Hans de terminer en gardant l’esprit que Georges voulait y mettre. Maintenant la parole est à Georges !!

Au rassemblement Gnome & Rhône 2017 en Lorraine nous avons demandé à nos amis d’étrangers quelle est leurs motivation pour participer.
Hans et Thomas ne sont pas cités sur cet article car leur cas particulier a déjà été évoqué dans une gazette précédente.

Voilà leurs réponses :

Les Allemands :

Beppo Gross : Je suis ici avec mes amis Allemand Carsten Fuchs, Ludwig Müller, Bernd Thome, Hans Jürgen Huse « Hans ». Malheureusement notre ami Manfred Nieren « Manni » ne peut pas participer à cause d’une opération d’un oeil.
J’ai participé au rassemblement à Gérardmer et ça m’avait beaucoup plu.
L’ambiance est toujours formidable, l’amitié est partout, il n’y a pas d’importance si on parle Français ou pas.
Comme logement j’utilise mon camping-car. J’ai beaucoup de plaisir avec les motos ancienne. Je posséde différentes motos françaises, malheureusement ma Terrot 500 ccm, ne fonctionne plus. J’ai décidé de rouler avec ma Nimbus et à ma Panther 100SS, 1934.
 


Bernd Thome : Beppo m’a demandé si je veux participer au rassemblement, La date était idéale pour moi, de plus ce n’est pas loin de chez moi (environ 100 km). J’ai participé avec ma René Gillet G de 1934 et à ma Panther M120, 650 ccm de 1959.
Le résultat pour moi : Tout était fantastique ! L’organisation était formidable, les routes étaient parfaites pour nos vieux engins et en plus la gestion du temps était parfaite ! L’emplacement de camping était impeccable et il a fait beau temps ! Qu’est-ce qu’on veut plus ?

Ludwig Müller « Riemen »: Beppo m’a demandé si je voulais participer, Il m’a parlé du rassemblement de Gérardmer et évoqué ses bons souvenirs. Il a eu raison ! Ici c’était parfait ! J’ai roulé sur ma Panther M100 avec sur le tan-sad ma copine Gabi.
 

 
 

 Gabi Geier : Je suis l’amie de Ludwig, c’était la première fois que j’étais dans ce groupe de motard, en plus j’étais en congé. L’organisation était super, il fait beau temps, la région est très belle, plus jolie que notre région la Sarre qui est déjà très belle. J’ai vu des cigognes et leurs 2 enfants dans le nid! C’était impressionnant.
Je suis très contente que j’ai dit à mon ami Ludwig : «  Oui je voudrais encore participer avec toi ! ». Mais les vieilles motos sont inconfortables.
Bien sûr je voudrais participer la prochaine fois avec Ludwig !

Hans Tewes : J’aime beaucoup des vielles motos, l’atmosphère et les amis motards. En plus ce n’étais pas loin de ma maison. Le rassemblement était une surprise très agréable pour moi. Tout été bien organisé, les routes sont parfaites pour rouler à moto. Je n’ai eu aucun problème.. J’ai roulé avec ma CEMEC.

Carsten Fuchs :
Je suis membre de l’amicale Gnome Rhône depuis longtemps. Depuis 2005 je participe aux rallyes. Je connais beaucoup de participants et je me sent bien. J’aime le savoir vivre en France. La communauté des membres de l’amicale des motos Gnome Rhône. J’assure que je participerai à la prochaine fois avec une moto Gnome Rhône ! Cette fois j’ai utilisé ma Norton.
Mais personnellement je voudrais bien ajouter que la cerise sur le gâteau c’est que Kerstin participe avec moi !

Kerstin Arweiler :
J’aime tout ici : L’ambiance, l’amitié les motos, l’environnement et bien sûr Carsten! L’organisation étais bien faite. Merci à Lilly, Monique, Serge, Nicolas et Benoît !
 

Stefan Dietrich et Karin Gauer: Comme nous aimons bien les motos et surtout les anciennes motos, nous avons pu prendre connaissance de la belle ancienne histoire de Gnome& Rhône pour la première fois en 2011.
Donc la fascination et l’intérêt sur ce nom déposé-  d’ancienne moto de France, nous a conduit à participer à une réunion de Gnome & Rhone, dont des amis nous avait raconté en 2016 (Hans Jürgen Huse et Serge Kottmann).
Le 25.05.17 ma femme et moi nous sommes venus à Langatte avec notre NIMBUS de 1950 (Danmark fabrication Fiskar & Nilsen), 4 cylindre 750 ccm,  bien restauré de mes propre mains pour participer à la réunion.Pendant ces trois jours nous avons pu prendre connaissance de l’amitié des participants amis de Gnome & Rhône et ont fait des jolis balades avec un merveilleuse temps, avec un peu plus que 40 motos, dans la belle région autour du lac.
L’organisation était impeccable. Pour les pauses il y avait toujours des belles choses pour l’estomac et c’est sûr que les machines ont bien notés que leurs conducteurs étaient un peu plus lourd qu’avant.
J’étais très surpris du bon état de la plus ancienne Gnome & Rhône la type C qui était de l’année 1926 le propriétaire et sa femme viennent des pays bas.
Ma femme Karin et moi nous vous remercions de tout notre cœur pour l’impeccable organisation et l’agréable séjour, ainsi que le fructueux échange avec tous les participants de la réunion Gnome & Rhône de cette année 2017.Nous allons essayer de pouvoir participer encore une fois dans la prochaine année au Mont Ventoux (à condition que se soit faisable de notre part).

Les Bataves

Jos Besselink
 : J’ai roulé avec ma Gnome Rhône C. Naturellement ma femme Wilhelmine était sûr le tan-sad. Le rassemblement en Lorraine c’est mon quatrième rassemblement de Gnome Rhône .
La premiere fois que j’ai participé c’était en 1996, ma fille m’avait accompagnée. 1998 j’ai participé avec ma deuxième fille et en 2014 j’ai roulé avec ma femme sûr le tan-sad. Ma « C «  était toujours la plus vieille moto, mais ce n’est pas facile à conduire cette moto. Les freins ne sont pas efficaces et avec deux personnes c’est quelquefois un challenge de freiner. Rouler à la fin de la queue des motos c’est désagréable pour moi, il y a un effet comme un accordéon. On faut accélérer pour ne pas perdre les autres et freiner souvent fort s’ils freinent.
Ici en Lorraine j’ai était très content. L’enivrement était beau, l’organisation était formidable et l’ambiance et l’amitié était excellent. Le seul difficulté, c’est ma santé qui me fait des soucis.
 

 

Wilhelmine Besselink : En Lorraine j’aime bien l’environnement : Les lacs, les forêts et les petites routes. Mais je devais faire attention ! Jos roule bien et je devais bien me tient sûr mon tan-sad ! De temps en temps c’est moi qui devait démarrer la C de Jos et il faut avoir une bonne condition !
Je voudrais bien participé aux futurs rassemblements Gnome Rhône avec Jos si la distance n’est pas trop loin pour nous.
Jos remarque qu’il est membre de l’Amicale de 30 ans mais dans les derniers années ils n’a pas reçu la gazette !

Les Espagnols :


Madame Lucrecia Royo et Juan Miguel Sernga
 :La première fois nous avons participé au rallye « Port le Bou ». Depuis ce rassemblement nous avons toujours participé sauf une fois. Chaque année il y a eu de la pluie. En Lorraine c’était une exception ! Que de soleil ! Cette année nous avons roulé avec notre BMW R50 avec un side-car. L’environnement et l’organisation étaient impeccables !
Nous aimons l’ambiance des rassemblements.


Maria Theresa Pujol : J’aime la France et j’aime les rassemblements parce que chaque fois je peux faire la connaissance d’une autre région de la France. J’aime accompagner mon mari.


Antonio Saura: J’aime l’ambiance et rouler à moto. Comme ma femme je profite aussi de faire la connaissance de différentes régions de la France. Ici en Lorraine l’organisation était très bien et le terrain était idéal pour nos motos.
J’ai roulé avec ma Sanglas 400ccm de 1977.
Nota : Pour aller au rassemblement en Lorraine nos amis d’Espagne ont fait le voyage en trois étapes à cause de la distance !

Interview fait par Hans qui aime la France, les motos et la grande famille qui se trouve autour des Gnome Rhône !
 

 

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Jean Claude Conchard nous a déniché un joli document.

 

 

 

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SEYMOUR NORTON SMITH, UN « SPORTMAN » CALAISIEN
par Guy LEMAIRE

 

Sur le site des 2 Caps, une stèle insolite et méconnue

C'est lors d'une promenade, au début des années 1960, que je découvre une petite stèle abandonnée aux ronces et mauvaises herbes sur le bord de la route, celle de la « Corniche de la Côte d'Opale » qui va de Calais à Boulogne-sur-Mer, anciennement dénommée Nationale 40, à deux pas du magnifique site du Cap Blanc-Nez, située sur la commune de Sangatte, en haut de la côte ou se trouve le monument dédié à l'aviateur Hubert Latham. Je n'en retenais que ses lignes dépouillées et même un peu austères qui me firent penser à un monument funéraire.

Des lettres en mosaïque de couleur orangée sur fond bleu, quatre mystérieuses majuscules : « M.C.N.F ». rehaussées de deux ailes sur le fond gris de la pierre, avec toutefois une inscription, à peine visible déjà à cette époque, et qui m'avait étonné.

C'était un nom à consonance Anglaise « SMITH » !

Il était encore question d'un record, le reste de l'épitaphe étant illisible, je pensais à un aviateur, les deux petites ailes et la proximité des lieux d'envols de Blériot et Latham consolidèrent mon opinion. Il s'agissait en vérité d'une stèle érigée en souvenir d'un champion motocycliste.

À tort, je crus qu'il était mort accidentellement à cet endroit. C'est la découverte du Circuit du Camp du Drap d'Or situé dans la région de Guînes, dont le premier meeting en 1928 prit le nom de « Challenge
Seymour Smith » qui m'incita à entamer les recherches sur ce pilote motocycliste calaisien.

La stèle de Sangatte, état actuel.

Un accident tragique

Lundi 5 mars 1928, il est un peu plus de 19 heures. Une voiturette bleue de marque Delfosse traverse sans hâte la petite ville de Marquise, elle vient de Boulogne-sur-Mer et se dirige vers Calais.

Ses quatre occupants échangent quelques mots, vite couverts par l'échappement du petit quatre cylindres du cycle-car. Bien sûr, ce n'est pas le confort d'une berline mais le vent qui souffle dans leurs cheveux ne les gêne pas outre mesure, ne sont-ils pas quatre « sportsmen » accomplis... ?

D'ailleurs, leur chauffeur et ami, Seymour Smith, est un as du pilotage, il vient même d'être sacré « Champion du Nord » pour l'année 1927 au regard de ses résultats et de ses nombreuses victoires motocyclistes. C'est un amateur certes, mais qui arrive au niveau de bien des professionnels et qui les devance parfois ! Il est un pilote connu et reconnu dans le monde de la compétition.

C'est aussi l'avis de ses passagers, Messieurs Delbarre, fabricant de tulles et Boret, agent d'assurances qui ont pris place sur la banquette à ses côtés, et Gody, également fabricant de tulles, installé à l'arrière dans l'inconfortable « spider ».

La petite ville de Marquise déjà dépassée, ils attaquent à présent la côte dite « du Paradis » en abordant le village de Leulinghen-Bernes. Et soudain, c'est le drame ! Personne n'a remarqué les deux cyclistes dans la demi-pénombre de cette fin de journée, ils roulent pourtant tranquillement l'un derrière l'autre sur la droite de la route. Mais il est trop tard ! Les phares de la Delfosse manquent de puissance pour déceler leur présence. Malheureusement, le brusque coup de volant à gauche ne permet pas au chauffeur d'éviter le deuxième cycliste qu'il heurte. Celui-ci perd l'équilibre et finit sa course au fossé, sans gravité toutefois.

Surpris par cet incident, en donnant ce coup de volant imprévu, le pilote dirige sa voiture vers la gauche de la route au moment même où arrive de Calais un camion de la société Mory & Cie rentrant à Boulogne-sur-Mer.
Le choc est effroyable ! Dans un fracas de tôles froissées, la voiturette est prise en écharpe au niveau du siège avant. Comme un grand nombre de véhicules de cette époque, le volant est à droite sur la Delfosse. Seymour Smith est atteint de plein fouet par l'avant du camion, sa tête heurte violemment le radiateur. Les autres occupants du siège sont projetés, Delbarre sur la chaussée, Boret sur l'aile avant du lourd utilitaire. Seul Gody, le passager du spider est épargné !
 

Position des deux véhicules après l’accident.

Dans l'autre véhicule, le conducteur, Léonard Pérard, a essayé d'éviter la collision en freinant de toutes ses forces, se cramponnant les mains crispées au volant... qu'il casse ! Son collègue, Gaston Pincedé est plus sévèrement touché : le choc l'a projeté sur le pare-brise, qu'il brise de la tête. Seul, le tableau de bord l'empêche de passer au travers et lui évite
de plus graves lésions.
De la Delfosse, le moins atteint des passagers aide ses camarades à s'extirper de leur triste situation, aidé des deux cyclistes sains et saufs. En effet, Gody s'en tire avec de légères blessures aux doigts et à un genou, contrairement à ses amis Delbarre et Boret. Le premier a de multiples blessures à la face et une forte contusion au niveau des reins, le second plusieurs fractures au bras et à la jambe gauche.
Mais dans le cycle-car, leur pilote et ami est inerte... C'est en s'approchant de lui qu'ils s'aperçoivent qu'il a le crâne fracturé et les jambes brisées et, malheureusement, qu'il a cessé de vivre. Il est 19 h 30, Seymour Norton Smith est mort !
 

Sur ce cliché, l’avant de la « Delfosse » témoigne de la violence du choc.

 Immédiatement, un des rescapés se rend au café Dericault, proche du lieu de l'accident, pour prévenir la gendarmerie et appeler un médecin. Peu de temps après, l'adjudant Lemoine, le Maréchal des Logis-chef Fabre et le gendarme Canter arrivent sur place. Ils se hâtent de s'occuper des blessés, avec le docteur Prélot déjà présent, et s'activent à faire les premières constatations.
Le corps du malheureux Seymour Smith est transporté dans les locaux de la Mairie de Leulinghen-Bernes. Les pompiers de Calais arrivent rapidement, prévenus par un automobiliste de passage, monsieur Gossin.

Leur véhicule rapatrie les deux blessés plus gravement atteints, messieurs Delbarre et Boret, qui sont admis aussitôt à la clinique du docteur Vinay, place d'Angleterre à Calais, pendant que Monsieur Gody, resté sur place, informe les gendarmes des circonstances de la collision.

Par la suite, les journaux locaux donneront des nouvelles rassurantes des différentes personnes soignées ou hospitalisées, suivant la gravité de leurs blessures.




L'émotion d'une cité

Cette triste nouvelle parvient dès la soirée dans la ville de Calais, elle se propage dans tous les quartiers comme une trainée de poudre. C'est la stupéfaction et l'incrédulité dans les milieux sportifs. Le lendemain matin, les colonnes des journaux locaux, régionaux et même nationaux relatent l'événement : le doute n'est plus permis !

C'est d’abord le Phare de Calais puis le Petit Calaisien qui nous donnent les premiers détails de l'accident et ses conséquences tragiques.

En dehors de notre cité, le Télégramme du Pas de Calais et de la Somme, l'Ouest Eclair, La Croix, La France du Nord et d'autres encore, relateront les faits et leurs suites funestes.

Les revues de sports automobile et motocycliste, telle Moto Revue pour la plus connue, annoncent, elles aussi, la mort de Seymour Smith et lui rendent hommage en reconnaissant ses grands talents de pilote motocycliste (annexe 1).

Nos journaux décrivent bien sûr l'accident, mais également la mise en place des secours et l'état des blessés, ainsi que l'émotion suscitée par le décès prématuré de notre champion calaisien si apprécié de tous (annexe 2).
Entre autres, de la colonie anglaise, si importante à cette époque, des milieux sportifs locaux et régionaux ou tout simplement des nombreux admirateurs anonymes.

Le récit détaillé des obsèques de Seymour Smith, relaté dans nos journaux locaux, nous renseigne sur la foule considérable qui y assiste, ce qui nous démontre à quel point il était estimé. D’ailleurs, dans les jours qui suivent cette tragédie, il est envisagé de mettre en place une souscription dans le but d'élever, déjà, une stèle en haut du Cran d'Escalles, en souvenir de notre grand champion motocycliste.

Qui était Seymour Smith ?

Le certificat de décès est dressé le lendemain de l'accident, le 6 mars, par Charles Battel, maire de Leulinghen-Bernes, sur la déclaration de John C. Verbeeck, tailleur, 100, Boulevard Jacquard à Calais.

Nous y apprenons que Seymour Norton Smith est né en Angleterre, à Birmingham, le 16 mai 1897, qu’il est le fils de monsieur et madame Seymour Smith-Norton. Il est marié à Félicienne Lion et père de deux garçons.

C'est en 1914 que Seymour Smith arrive en France, engagé volontaire dès le début des hostilités, à seulement 17 ans, afin de combattre aux côtés des soldats français, n'ayant pas l'âge requis pour servir dans l'armée anglaise.

La paix revenue, nous le retrouvons au début des années 1920, tout d'abord employé puis directeur des joints flexibles « Hardy » au sein des établissements Brampton à Calais.
 

Smith en 1929 (« Le Phare Sportif »

Une publicité « Hardy » parue dans le journal Moto-Revue.

 

Des résultats sportifs prometteurs

Ayant la passion de la moto, il participe à de nombreuses courses régionales et ses résultats, dès 1923, sont déjà significatifs et son nom sera bientôt connu dans le monde de la compétition motocycliste.

Cette même année 1923, très exactement le 17 juin, il gagne la coupe et la médaille de vermeil dans la catégorie 600 cm3 side-car avec une motocyclette de la marque anglaise Norton, sur le fameux Circuit du Nord, une course d'endurance « La plus belle épreuve motocycliste de notre région » cite le Moto Club du Nord de la France dans son bulletin des mois d'avril, mai et juin 1923. Il participe aussi au Circuit des routes Pavées au caractère si éprouvant physiquement, et au Grand Prix de Boulogne-sur-Mer. En 1924, il court encore sur Norton, se plaçant toujours aux premières places dans ses différentes participations aux compétitions régionales.

Mais, c'est lors du Meeting de Calais qu'il brille à nouveau, dans son épreuve de prédilection : la course de côte du Cran d'Escalles. Cette course consiste à faire le plus rapidement possible le parcours entre deux bornes distantes d'un kilomètre, trajet très court pour départager des concurrents avides de records, c'est dire la difficulté de l'épreuve ! Smith s'en sort une fois de plus avec les honneurs : premier dans quatre catégories, en 500, 750 et 1000 cm3 ainsi que dans celle des 600 cm3 side-car, plus rien ne l’arrêtera !

En 1925, il obtient un premier succès au Circuit du Nord, toujours en side-car, avec son ami Charley Topham, lui aussi de la maison Brampton. Puis c'est au détour d'un autre circuit, celui de Picardie, qu’il accomplit à nouveau une performance qui mérite d'être contée dans le détail.

Partis le samedi matin de Calais pour rejoindre Amiens, avec cette fois Herbert Topham comme passager du side-car, un accident survenu à sa machine l'empêche de prendre le départ du dimanche matin. Voulant à tout prix que la section de Calais du Moto Club du Nord soit représentée, Seymour Smith emprunte l'attelage d'un ami. C'est dans ces conditions que nos deux Calaisiens se présentent au départ... et couvrent les huit tours du dangereux circuit en un temps record, terminant premiers ex aequo avec le pilote Coster.

Il convient de remarquer la performance exceptionnelle de Smith qui, avec une moto inconnue, finit à la première place ! Il fallait posséder un réel talent de pilotage pour parvenir à ce résultat étonnant…

Dans le mois qui suit, il se classe à la plus haute marche du podium au rallye Boulogne - Amiens dans la catégorie motos de 750 cm3, toujours sur une Norton.
 

Le circuit des Routes pavées en 1927, le départ des motos.

 

Un motocycliste acrobate

L'année 1926 est bien chargée en manifestations car ce n'est pas moins d'une dizaine de compétitions importantes qui attendent notre champion. Elles ont lieu d'avril à septembre.
Cela commence par l'Omnium Boulogne - Paris-Plage, qui se court sur 30 km 700. Le classement du kilomètre départ-arrêté ne nous surprend nullement car c'est naturellement Smith qui remporte le classement général motos, se permettant de terminer en temps réel à la troisième place toutes catégories confondues, derrière deux voitures : une Bugatti et une Panhard, la première de 2 litres et la seconde de plus de 3 litres de cylindrées ! La motocyclette Norton de Smith n’affichant que 500 cm3, soit un petit demi-litre. Cette fois encore c'est un exploit.

La deuxième épreuve de l'année est le gymkhana de Malo-les-Bains ou notre Seymour termine, là encore, premier du classement général. Il est le grand vainqueur de la journée, ayant gagné la totalité des différentes compétitions.

Au mois de juin, il doit malheureusement déclarer forfait pour la course de côte de Poix, dans la Somme, une terrible douleur au genou l'empêche de prendre le départ. C'est peut-être pourquoi nous le retrouvons inscrit au Circuit du Nord, non pas en motocyclette, mais avec un cycle car 750 cm3.

Fort heureusement, le 14 juillet, il est à nouveau en pleine forme et a retrouvé toute son opiniâtreté pour participer aux côtés des frères Topham à la grande course du Circuit de Picardie, en catégorie side-car 1000 cm3 avec son ami Delaplace dans le « panier ». Après avoir, naturellement, battu le record du tour, un incident survenu à leur attelage les oblige à s'arrêter sur le bord de la piste...
Mais laissons le journaliste du Phare Sportif  nous raconter cette anecdote :

« Voici, dans quelles conditions Smith et son courageux passager Delaplace, ont effectué environ 5 tours du circuit. Pendant un virage très serré, la roue du side-car s'est littéralement écrasée, formant un 8 bien prononcé. Avec sa maîtrise coutumière, Smith s'arrête sans accident, puis, gardant toute l'énergie et la volonté nécessaire, il décide avec Delaplace de continuer quand même ; Celui-ci s'assied sur le garde boue arrière de la moto, s'accrochant à la ceinture de Smith, les pieds dans le vide, et c'est dans cette position critique, le side-car maintenu en l'air, qu'ils terminent les 5 tours du circuit à la moyenne de 66 km à l'heure1 environ. Nous ne saurions dire l'accueil enthousiaste réservé à leur arrivée ! »

Un sportif de haut niveau doublé d'un acrobate, il n'en faut pas plus pour que Seymour Smith devienne un personnage dans le monde du sport motocycliste. Ce sont les frères Charley et Herbert Topham qui hériteront ce jour là de la première place. Mais, n'en doutons pas, la section de Calais du Moto Club du Nord de la France aura fait forte impression lors de cette épreuve !
Le 25 juillet, c'est la montée du Cran d'Escalles, course inscrite dans le calendrier du Championnat du Nord. L'organisation est contrariée par une pluie désastreuse qui ne permet la chute d'aucun record.
 

Les frères Topham, Charley au guidon, Hubert dans le panier,

dans la montée du Cran d’Escalles.

 

Henri Naas, le grand pilote professionnel, fait le meilleur temps grâce à une motocyclette performante qui porte son nom : c'est une « Naas Spéciale ».

Malgré cette météo contraire, Smith prend la tête de la catégorie side-car 1000 cm3. Une victoire de plus ! Il court ce jour-là sur une moto belge, une Saroléa . Aurait-il changé de monture, ou est-ce un emprunt ? Derrière lui, à la seconde place, c'est Jacques Collet en Harley-Davidson, un amateur boulonnais qui, lui aussi, se fera une place parmi les compétiteurs régionaux.
Les frères Charley et Herbert Topham courent également sur Saroléa et terminent premiers en side-car 600 cm3.

Le 1er août 1926, la section boulonnaise du Moto Club du Nord de la France organise son meeting qui se décompose en deux parties : le matin, c'est le kilomètre départ-arrêté et l'après-midi, la course de côte de la Porte Gayolle. C'est la dernière épreuve de l'année sur les trois qui comptent pour le titre envié de « Champion du Nord Motocycliste ». De nombreux pilotes calaisiens font le déplacement, ils courent sur motocyclettes, cycle cars ou voitures de sport. C'est notre champion Seymour Smith qui remporte les deux épreuves, terminant premier toutes catégories confondues !

Toujours en 1926, il monte sur la plus haute marche du podium dans la course de côte de Doullens, en side-car cette fois encore.

La « Gnome et Rhône Super Sport »

L'année 1927 est un tournant dans la carrière sportive de Smith. Il pilote dorénavant une moto de la marque « Gnome et Rhône », c'est une 500 cm3 type D2 « Super Sport ».

Le terme de « Super Sport » n'est nullement galvaudé, cette motocyclette est un véritable engin de course. Le moteur est un moderne monocylindre à culbuteurs. Sa ligne racée, son cadre surbaissé et sa légèreté la propulsent à plus de 120 kilomètres à l'heure !
Pour cette année, il possède donc non seulement une moto performante, mais aussi le titre envié de « Champion du Pas-de-Calais et de la Somme ». Titre logiquement détenu grâce à ses résultats sportifs de l'année écoulée.
 

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Guy Lemaire

Suite dans la prochaine Gazette

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Inconnu

 

 

 

Quelqu’un connait il ce véhicule qui pourrait être un prototype parachutable il est équipé d’un moteur 800 Gnome & Rhône AX2 N° de série 170001.
Tout renseignement bienvenu.(dandavi@wanadoo.fr)

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